mercredi 19 mars 2008

Indiana Jones (1981-1989)

« Mon coeur s’est mis à battre dès que j’ai entendu l’histoire que m’a lue George Lucas, en mai 1977, à Hawaï où nous étions en vacances, se souvient Steven Spielberg. A cette époque, il avait voulu prendre un peu de distance avec la sortie de « La Guerre des étoiles » et il nous avait demandé, à ma girl-friend et à moi, de venir passer quelques jours avec lui. Et là, il m’a raconté cette histoire à laquelle il avait pensé pendant des années. En l’écoutant, je me suis dit : « Mon Dieu, c’est merveilleux... » C’était une sacrée bonne histoire, et c’est ça qui, en premier lieu, m’a attiré. J’aimais cette idée de faire un film qui ressemble aux vieilles séries B faites par Republic, ces histoires dans lesquelles le sol se dérobe soudain sous les pieds du héros et où l’on s’aperçoit après qu’il a juste eu le temps de se rattraper ! J’aimais cette espèce d’hommage aux séries de la Republic comme « Zorro », « Sheena », « In the Navy », qu’on tournait alors par dizaines... »

George Lucas vient de raconter à son ami les aventures d’Indiana Smith, archéologue play-boy à la Cary Grant, vivant à Manhattan et partant à l’occasion à la recherche de trésors. Cette idée avait germé dans son esprit entre « American Graffiti » et « La Guerre des étoiles ». Il avait rédigé trois synopsis mais dut les laisser de côté pour s’envoler dans l’espace et combattre l’Empire. Après la victoire de l’Alliance, il travaille avec Philip Kaufman sur une ébauche de scénario, située dès le départ en 1936. Mais le futur réalisateur de « L’Etoffe des héros » quitte le projet pour mettre en scène « Les Seigneurs » (avec Karen Allen). Sur les conseils de Spielberg, Lucas confie alors à Lawrence Kasdan le soin d’écrire le scénario.

La première mouture des « Aventuriers de l’Arche perdue » est prête en août 1978. Sans même la lire, Lucas engage Kasdan pour écrire « L’Empire contre-attaque », qui allait s’avérer une entreprise difficile à mener à bien. En janvier 1979, les trois hommes se réunissent à Los Angeles. « George avait vingt idées, moi dix, Larry huit. A nous trois, ça donne trente et une scènes », se souvient Spielberg. Lucas divise le scénario en soixante scènes, chacune de deux pages, et donne sa conception de la construction : « C’est un film en forme de feuilleton. C’est aussi, fondamentalement, un morceau d’action. Nous voulons que les choses restent espacées et, en même temps, construire la tension. »

Un universitaire héroïque

Lucas insiste sur le fait que le film se jouera sans clin d’oeil : le public ne doit pas rire du film mais grâce à lui. Une démarche qu’il avait adoptée pour les deux premiers « Star Wars ». De ce fait, le personnage d’Indiana Jones doit devenir attachant aux yeux des spectateurs. Lucas abandonne le côté dandy et fait de Jones un archéologue hors-la-loi, souvent assimilable à un pilleur de tombes. Cependant, précise-t-il, « il doit être quelqu’un que nous pouvons regarder en face. Nous fabriquons un modèle pour les jeunes gosses, aussi devons-nous faire attention. Nous avons besoin de quelqu’un qui soit honnête, vrai et confiant. » Il appartient en fait à la même famille que Han Solo, le contrebandier gouailleur et téméraire de « La Guerre des étoiles ».

Dans quelle mesure Lucas a-t-il mis de lui-même dans l’archéologue? « Indiana » est déjà le nom de son propre chien (« un monstre gris et blanc », selon Spielberg). Et pour Charles Champlin, l’un de ses biographes, « beaucoup d’aspects d’Indy aussi bien que d’autres anticonformistes tels que Han Solo et quelques-uns des personnages d’« American Graffiti », représentent un alter ego pour George Lucas. Indy est aventurier par amour, pas pour le gain en tant que tel, pour l’amour de faire des découvertes sur les civilisations anciennes. Indy aime combattre les méchants, il a l’amour de l’Histoire, du passé, l’amour de la chose bien faite, l’espièglerie, l’indépendance, le non-conformisme. »

Steven Spielberg veut insister sur la dualité du personnage, à la fois universitaire et aventurier (un peu comme Clint Eastwood dans « La Sanction » de 1975). Le look d’Indiana Jones lui a été inspiré par Humphrey Bogart dans « Le Trésor de la Sierra Madre » de John Huston (1947) : coiffé d’un chapeau, débraillé et mal rasé, avec un revolver à la ceinture... Il y voyait aussi un peu de l’Errol Flynn des « Aventures de Don Juan » de Vincent Sherman (1949).

Pour Harrison Ford, Jones « est un archéologue ; il enseigne l’archéologie. Mais c’est aussi un aventurier qui ignore les contraintes inhérentes au monde universitaire. C’est un héros d’épopée, de romans de cape et d’épée, mais il est en même temps vulnérable, parce qu’il est humain : il n’est pas à l’abri de la peur ou des problèmes d’argent. Il enseigne, mais je ne le décrirais pas comme un intellectuel pur et dur. Il accomplit des actions héroïques, il est brave, mais ce n’est pas un héros. Il traverse le monde et les événements avec son fouet, en tentant d’y mettre un peu d’ordre et voilà tout. »

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Harrison Ford n’est pas le premier choix du tandem. Lucas ne veut pas d’un acteur déjà apparu dans ses productions précédentes et pense à un certain Tom Selleck. Encore inconnu, l’Américain vient de signer avec CBS pour être la vedette de la série « Magnum ». Mais une grève des acteurs à Hollywood retarde considérablement le tournage, empêchant Selleck d’être disponible à temps. Neuf ans plus tard, Steven Spielberg concluera :

« Je suis sûr que Tom Selleck aurait été un Indiana Jones parfait, je n’ai aucun doute là-dessus. C’était avant qu’il soit connu et je pense qu’il aurait créé une forte impression et que le film aurait aussi bien marché qu’avec Harrison Ford. Mais Harrison a apporté au personnage quelque chose qui n’était pas prévu, un petit côté mordant, un certain cynisme qui ont fait l’Indiana Jones que tout le monde connaît aujourd’hui. Tom aurait certainement eu un peu plus d’innocence, un peu moins de roublardise... Tom n’aurait jamais pu piller des tombes, Harrison oui ! »


« Les Aventuriers de l’Arche perdue » (1981)

Une fois le personnage cerné, il est décidé de l’envoyer à la recherche de l’Arche d’Alliance contenant les Dix Commandements, pour le compte des services secrets américains. Accompagné par Marion Ravenwood, un ancien amour propriétaire d’un bar au fin fond du Népal, Indiana Jones doit prendre de vitesse l’archéologue français Belloq, à la solde des Nazis, dans le désert égyptien. Tout le côté mystique du scénario est dû à George Lucas, qui avait déjà intégré des références religieuses dans les deux premiers « Star Wars » (la philosophie de Yoda, par exemple, est d’origine bouddhiste).

Le tournage des « Aventuriers de l’Arche perdue » (Raiders of the lost Ark) débute le 23 juin 1980, à La Rochelle, plus précisément dans le port de La Pallice. Là sont filmées les scènes où Indy et Marion s’embarquent sur un cargo (un navire égyptien que l’équipe trouve in extremis dans un port irlandais) et où le sous-marin allemand arrive dans l’île à la fin du film (à La Pallice se trouve encore une base sous-marine construite par les Nazis en 1942 ; le sous-marin provenait du film allemand « Le Bateau », tourné au même endroit juste avant).

Les séquences égyptiennes sont tournées en Tunisie, où les cascadeurs font un travail remarquable, notamment dans la scène désormais mythique de la poursuite en camion, tournée par Micky Moore (Harrison Ford est doublé dans cette scène par Terry Leonard). L’un des gags les plus drôles du film est ce moment où Indy tue d’un simple coup de revolver un virtuose du sabre, en plein marché du Caire. Il est à l’origine prévu qu’il se batte contre lui, mais Harrison Ford, plié en deux par une attaque de dysenterie, n’est pas en état pour tourner cette séquence d’action. Cette solution abrupte est donc trouvée.

Un grand soin est apporté à la séquence d’ouverture dans le temple Ovitos (tournée à Hawaï), qui à elle seule est un hommage à toute une tradition de culture populaire (serials, bandes dessinées...). « Il faut qu’elle ait l’air de continuer pendant un tiers du film, préconise George Lucas, puis donner au public une chance de repos avant que nous le frappions avec le suspens suivant. » C’est Spielberg qui a l’idée de la boule géante poursuivant Indiana Jones. Construite en fibre de verre, elle pese quand même cent cinquante kilos et Harrison Ford doit tourner cette scène dix fois de suite !


ILM (Industrial Light and Magic), la société d’effets spéciaux de George Lucas, est mise à contribution et pas seulement pour la séquence finale de la « Colère de Dieu ». Le simple fait de voir Indiana Jones prendre un Pan Am China Clipper pour se rendre au Népal pose problème. Plus aucun de ces hydravions n’est disponible (la plupart s’étaient écrasés !). Le seul modèle qu’ILM trouve a trop de trous pour pouvoir flotter... Il faut donc recourir à des trucages : filmer sur terre l’appareil et les passagers en train d’embarquer et intégrer l’image dans une matte painting (peinture sur verre) représentant le décor.

Aux côtés d’Harrison Ford se trouve la talentueuse Karen Allen, issue de l’« Actor’s Studio ». « Nous avons joué sur cette faim de sexe dans le regard, atténuée par un sourire merveilleux, explique Spielberg. Car au fond, son personnage de Marion Ravenhood est une gamine farceuse qui a toujours rêvé d’être un garçon. » Paul Freeman incarne à la perfection le mielleux et redoutable Belloq. Pourtant, le cinéaste aurait voulu pour le rôle... Jacques Dutronc ! « S’il avait su ne serait-ce que se débrouiller en anglais, il aurait eu le rôle. (...) C’est pour moi le premier acteur au monde et je le tiens pour une véritable star. »

Si aujourd’hui, Indiana Jones fait partie de l’Histoire du Cinéma, le succès du film à l’époque était loin d’être assuré. Lucas considérait « Les Aventuriers de l’Arche perdue » comme une série B et non comme une prestigieuse production hollywoodienne. Le public allait-il accrocher à cette histoire de quête divine se déroulant dans les années trente, après les « Star Wars » et les « Superman » ? Le film fait finalement un triomphe à travers le monde et reçoit quatre Oscars (montage, décors, son, effets visuels).


« Indiana Jones et le temple maudit » (1984)

Dès le départ, le prolifique duo avait décidé de faire une trilogie (à condition que le premier film marche). Lucas confie le scénario de « Indiana Jones and the temple of death » à ses amis Willard Huyck et Gloria Katz, qui avaient déjà écrit pour lui « American Graffiti » (1973) et participé aux dialogues de « Star Wars » (1977).

Après l’Afrique, Indiana Jones découvre l’Asie. Accompagné d’un jeune Chinois et d’une chanteuse de cabaret, il recherche les pierres magiques d’un village indien et trouve sur son chemin des adorateurs de la déesse Kâli, pratiquant l’esclavage et les sacrifices humains.

« George Lucas souhaitait que le film soit aussi « sombre » que « L’empire contre-attaque » l’était par rapport à la « Guerre des étoiles », explique Spielberg. Donc, « Le Temple maudit » fut en quelque sorte une aventure au pays de la magie noire, et parfois, le tournage était éprouvant en raison du sujet, inquiétant et maléfique. Des enfants transformés en esclaves et des hommes en zombies, c’était à la fois sinistre et effrayant. Le décor même du Temple nous donnait des frissons dans le dos, aux techniciens et à moi-même ! C’était un peu comme « L’Exorciste » rencontre « Les Aventuriers de l’Arche perdue » ! »

A tel point qu’aux Etats-Unis, « Indiana Jones and the temple of doom » (le titre ayant changé pour ne pas trop effrayer les gens !) est classé « P.G. » (Parental Guidance), interdisant l’accès aux enfants non accompagnés. Il est vrai que certaines séquences comme celle du coeur arraché à mains nues ont de quoi choquer. Cette déviation du film est d’autant plus surprenante pour le public que la scène d’ouverture est très distrayante. Dans un night-club de Shanghaï, Indiana Jones provoque une bagarre pour récupérer un diamant et un antidote. De nombreuses références cinématographiques (aux comédies musicales, à « Goldfinger », à « La Guerre des étoiles »...) émaillent ce morceau d’anthologie haut en couleurs.

Cinq ans plus tard, Spielberg semble regretter d’avoir réalisé le film. « Sur « Le Temple maudit », je n’étais vraiment qu’un réalisateur dont on avait loué les services. Je n’aimais pas l’histoire mais je ne me suis pas battu avec George alors que j’aurais dû. Je n’aimais pas le scénario mais je l’ai accepté sans discuter. J’ai fait mon travail de metteur en scène. Pas plus. »

Le film, tourné au Sri Lanka et à Macao, a quand même d’énormes qualités. Les séquences d’action, notamment, sont extrêmement spectaculaires. Le pont suspendu, la poursuite en wagonnets (tournée avec des miniatures) et l’inondation de la mine sont autant de morceaux de bravoure, désormais devenus des classiques.


« Nous avons essayé de maintenir d’un bout à l’autre du film une impression de danger, sans craindre même l’exagération, explique Dennis Muren, le responsable des effets spéciaux. Par exemple, avant la rupture du pont, on a l’impression que les personnages se trouvent à une soixantaine de mètres au-dessus de l’eau. Après la rupture du pont, lorsqu’Indiana Jones est suspendu contre la falaise, on a l’impression qu’il est à plus de cent cinquante mètres au-dessus de l’eau. (...) Cette menace toujours accrue du danger est l’une des choses que nous avons tenté de ne jamais oublier dans notre travail. Je ne crois pas que le principe avait été suivi aussi consciemment pour le premier film. »

Plusieurs films inspirent directement Spielberg et les scénaristes. On retiendra « Gunga Din » de George Stevens (1939) pour la scène de cérémonie dans le temple Thug. Et « Hong Kong » de Lewis Foster (1951), où Ronald Reagan (Stetson et blouson de cuir) tente de s’approprier un trésor en compagnie d’une femme et d’un enfant chinois.

Kate Capshaw, qui allait devenir plus tard Madame Spielberg, joue le rôle de Willie Scott, insupportable « artiste » de cabaret vénale et prétentieuse ; Ke Huy Quan est « Demi-Lune » (Short-Round dans la v.o.), un Chinois orphelin recueilli par Indiana Jones. Remarquons aussi l’apparition surprise de Dan Ackroyd (« The Blues Brothers », « SOS Fantômes »...) au début du film, à l’aéroport de Shanghaï.

« Indiana Jones et le Temple maudit » est un gigantesque succès, provoquant de multiples sous-produits (« Allan Quatermain et les mines du roi Salomon », « Les Aventuriers du Cobra d’or »...). Spielberg et Lucas semblent avoir réinventé le film d’action et d’aventures. Ne lit-on pas sur l’affiche française, « Depuis « Les Aventuriers de l’Arche perdue », l’Aventure a un nom : Indiana Jones » ?


Indiana Jones et la Dernière Croisade (1989)

Pour la troisième tranche de vie d’Indiana Jones, Steven Spielberg veut cette fois avoir sa part de création dans le scénario. Une première histoire est écrite par Chris Columbus (« Gremlins », « Le Secret de la pyramide », « Les Goonies »), qui se déroule en Afrique et s’inspire de la légende chinoise du Roi des Singes. Mais, déplore le cinéaste, cela « ressemblait trop à un « Indiana Jones » normal. C’était inventif, intelligent et drôle, mais il n’avait rien de spécial. C’était d’ailleurs la même chose avec les deux autres scripts qui étaient écrits et dont l’action se déroulait en Australie pour l’un et en Chine pour l’autre. Aucun d’eux ne m’excitait vraiment, c’étaient juste des épisodes en plus. »

Spielberg a alors l’idée de donner un père à son héros (peut-être parce que lui-même l’était devenu depuis peu...). Jeffrey Boam (« Brisco County », « L’Arme fatale 2 & 3 ») plancha sur l’idée et invente Henry Jones, professeur de littérature médiévale et spécialiste du Saint-Graal. Un rat de bibliothèque qui a certes enseigné beaucoup de choses à son fils, mais en est l’opposé.

« Je me disais, explique Spielberg, que ce serait intéressant et original que, dans un « serial » comme « Indiana Jones », le plus grand défi lancé au héros soit non pas une fosse remplie de piques ou une pièce pleine de serpents ou une voiture bourrée d’explosifs, mais son propre père. J’ai dit à George : « Il y aura toujours l’action, l’aventure, la chasse au trésor, mais ce sera surtout la réconciliation d’un père et de son fils. » »

Spielberg a tout de suite pensé à Sean Connery pour le rôle, un choix qui ne manque pas, à la sortie du film, de provoquer de (vaines) comparaisons entre Indiana Jones et James Bond... L’histoire envoie Indiana Jones sur les traces de la coupe du Graal en Italie, en Allemagne et dans la république (fictive) d’Hatay. Les relations père-fils sont pour beaucoup dans le plaisir que procure le film, leur opposition étant des plus drôle.


Le 16 mai 1988, le tournage de « Indiana Jones et la Dernière Croisade » (Indiana Jones and the last crusade) démarre dans le désert d’Almeria, en Espagne. Il s’agit de tourner la scène du tank (tout d’abord « storyboardée » sous la direction de Spielberg), réglée par le cascadeur Vic Armstrong. « La cascade la plus compliquée était un passage d’un cheval sur l’arrière d’un tank de la première guerre mondiale, le tout à grande vitesse. Le cheval galopait sur un talus, quatre mètres au-dessus du tank qui avançait parallèlement sur la route. Indy était censé bondir et atterrir entre les chenillettes, sur le tank, dans une certaine position, les mains en avant, le visage vers le bas, de sorte qu’ils puissent raccorder sur Harrison à partir de là. Techniquement, c’était plutôt difficile. »

L’équipe part ensuite pour Venise, tourner notamment une scène de poursuite en bateaux... que Spielberg abrége à cause de ses réticences à travailler sur l’eau (depuis ses mésaventures sur le tournage des « Dents de la mer »). C’est ensuite la Jordanie et le site de Petra, une nécropole creusée et sculptée dans le grès au début de l’ère chrétienne. Trois semaines après la fin du tournage, Spielberg met en scène la séquence d’ouverture montrant un jeune Indiana en 1912. River Phoenix, qui avait été le fils d’Harrison Ford dans « Mosquito Coast » de Peter Weir (1986), joue le rôle du futur archéologue, dans sa toute première aventure. L’occasion d’expliquer les origines de sa cicatrice au menton, de sa peur des serpents, du chapeau et du fouet. A l’origine, pourtant, le scénario prévoyait une scène où Indy cambriolait une banque tenue par des desperados. « Mais une fois le script terminé, ça m’est apparu comme une erreur, explique Spielberg : cette séquence avait tellement peu de rapport avec le reste qu’elle avait l’air de venir d’un autre film ! »

Denholm Elliott et John Rhys-Davies reprennent les rôles de Marcus Brody et de Sallah, du premier film. Alison Doody, une ex-James Bond Girl (dans « Dangereusement Vôtre ») est l’ambitieuse Elsa Schneider. Et Julian Glover incarne Walter Donovan, après le Général Veers dans « L’empire contre attaque » et Kristatos dans « Rien que pour vos yeux ».

A la sortie du film, Spielberg répète sur tous les tons que la page est tournée. « George et moi cherchons à explorer un autre concept qu’Indiana Jones. On a rangé son fouet, son chapeau, sa réputation et nous sommes partis devant pour explorer de nouveaux territoires... ». Une série télévisée (« Les Aventures du jeune Indiana Jones ») et un quatrième film plus tard (« Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal »), Indiana Jones se porte bien...

[Texte écrit en 1997 pour un livre consacré à la série des "Aventres du jeune Indiana Jones", prévu pour être publié par les éditions DLM mais jamais édité]


[sources : « Première » n°54 et n°114, « Starfix » n°19, « Studio » n°31, « Lucasfilm Fan Club » n°7 et 8, « Lucasfilm Magazine » n°6, « George Lucas, l’homme qui a fait « La guerre des étoiles » » de Dale Pollock (Hachette, 1983)]

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